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Début du test

A 01h23mn04s, la turbine restante est déconnectée et son énergie inertielle alimente 4 des 8 pompes principales. Comme la turbine ralentissait, les pompes tournaient aussi plus lentement, et l'eau, se déplaçant plus lentement dans le cœur, commença à bouillir. Vingt secondes plus tard, la puissance commença à augmenter lentement, puis plus rapidement et à 01h23mn40s, un opérateur pressa le bouton pour activer la chute des barres d'arrêt d'urgence et arrêter le réacteur. On ne sait pas pourquoi il fit cela, il fut l'une des premières victimes. L'eau dans le cœur, remplacée par le graphite des "déplaceurs" fixés à l'extrémité des barres provoqua une brutale pointe de puissance. En quatre secondes, le pic de puissance atteignit environ cent fois la puissance nominale et détruisit le réacteur.

La brutale augmentation de puissance provoqua un soudain dégagement de chaleur dans le combustible qui se brisa en multiples morceaux. La chaleur dégagée par ces éléments provoqua une ébullition rapide de l'eau de refroidissement et un bon nombre des tubes de pression éclatèrent sous la contrainte. La vapeur s'échappa des tubes de pression, brisa le container en acier autour du graphite et souffla le blindage de béton au sommet du réacteur. La lourde dalle s'envola, brisant ainsi les derniers tubes de pression qui y étaient fixés.

Le réacteur après l'accident et le bombardement avec les matériaux absorbants

(Bore, sable, dolomite...)

Le brutal dégagement de vapeur détruisit toute la partie supérieure du bâtiment. La lourde dalle expulsée est ensuite retombée de travers dans le réacteur, elle y est toujours. Les murs périphériques furent détruits. Le graphite et des produits de fission furent projeté très haut par le souffle de l'explosion (le chiffre de mille mètres environ a été avancé). Les matériaux lourds retombèrent autour de la centrale, notamment sur le toit du réacteur n° 3 à l'est et sur le toit de la salle des turbines au sud, et ce graphite, enflammé au contact de l'oxygène de l'air, alluma une trentaine d'incendies autour du réacteur accidenté. Les produits de fission, plus légers, ont été emportés par le vent vers le nord-ouest.

Après l'explosion

Les premiers pompiers à intervenir furent 14 pompiers de Pripyat qui arrivèrent très vite sur les lieux, vers 01h30 et qui furent renforcés par les autres pompiers de Pripyat, affectés au site et par ceux venant des autres casernes des environs jusqu'à ce que 250 pompiers participent dans la nuit à la lutte contre le feu et les dégâts provoqués provoqué à la centrale nucléaire. Ils maîtrisèrent assez rapidement les feux allumés par le graphite éjecté du réacteur, sur le toit de la salle des turbines puis sur le toit du réacteur n° 3. Vers 5 h du matin, les feux périphériques étaient éteints. Mais pendant cette lutte contre les incendies périphériques, le graphite dans le réacteur lui-même s'était enflammé, et c'est lui qui devint la plus importante source de dispersion de particules radioactives dans l'atmosphère pendant les jours qui suivirent.

Ces courageux pompiers, conscients ou non du risque nucléaire, ont été intensément irradiés par les particules radioactives, durant des heures, pendant cette lutte contre le feu. Beaucoup d'entre eux, moururent peu de temps après l'accident, ceux qui ont survécu ont été gravement handicapés.

Puis, le grave problème qui se posa était l'incendie des 600 tonnes de graphite dans le cœur du réacteur endommagé.

Les soviétiques utilisèrent une flotte d'hélicoptères pour bombarder le cœur incandescent du réacteur avec des produits absorbants les neutrons. Environ 5.000 tonnes de sable, d'argile, de plomb, de bore et de dolomite furent ainsi larguées lors des 1.800 rotations effectuées par les hélicoptères. Au début, les hélicoptères étaient en vol stationnaire au-dessus du cratère du réacteur pour larguer leur charge de matériaux absorbants, mais il était trop dangereux de rester ainsi au-dessus du réacteur, et ensuite la charge fut jetée lors du passage de l'hélicoptère.

Ce lien vous permet d'accéder à une vidéo montrant le travail de ces pilotes d'hélicoptères : Voir Télécharger

Viser le réacteur depuis un hélicoptère en vol était un travail délicat et, bien sûr, beaucoup de charges envoyées durant le passage des hélicoptères ne tombèrent pas dans le cœur du réacteur. Le revers de la médaille, si les matériaux participaient à l'absorption des produits de fission, ils couvraient le réacteur et empêchaient son refroidissement naturel provoquant une élévation de température qui favorisait le dégagement des radionucléides.

C'était aussi un travail dangereux. L'hélicoptère traversait directement le flux de particules radioactives du réacteur et beaucoup des ces courageux pilotes moururent par la suite. Le 6 mai, les émissions de radiations cessèrent.


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